Levés

LES LEVÉS ANNUELS D’ÉCOSYSTÈMES

Les biologistes de la Station biologique de St. Andrews coordonnent et dirigent les levés annuels d’écosystèmes de la Région des Maritimes sur le plateau néo-écossais, la baie de Fundy, le golfe du Maine et le banc Georges. Depuis 1970, ces levés ont permis de recueillir de l’information sur l’abondance et la répartition :

  • des poissons de fond d’importance commerciale;
  • des espèces aquatiques en péril;
  • d’autres espèces de poissons et d’invertébrés non commerciales.

Ces levés permettent de surveiller les conditions environnementales, ainsi que l’abondance (combien), la répartition (où elles vivent) et la diversité (différents types d’espèces) des espèces afin de suivre l’état des écosystèmes. Quatre techniques sont utilisées :

  1. le chalut de fond;
  2. l’échantillonnage hydrographique;
  3. les traits de filet verticaux du plancton;
  4. l’hydroacoustique.

Des données sont recueillies sur toutes les espèces de poissons et d’invertébrés capturés, sur les propriétés physiques et chimiques de l’eau de mer, ainsi que sur le type et l’abondance du phytoplancton et du zooplancton (plantes et animaux très petits et microscopiques).

Ces levés sont des outils importants, indépendants des pêcheries, qui permettent d’estimer les populations et l’écosystème au fil du temps en mesurant :

  • l’abondance des stocks (taille des populations marines);
  • le recrutement (nombre de jeunes poissons ou de juvéniles);
  • les considérations biologiques (croissance, état, alimentation, stade de reproduction).

Les résultats des levés sont résumés chaque année et fournis à la Gestion des ressources aux fins de prise de décision. Ces renseignements sont utilisés, avec les données sur les captures des pêches, pour évaluer l’état des espèces commerciales, telles que la morue, l’aiglefin, la goberge, le flétan, le homard du large, les crevettes, etc., mais aussi des espèces non commerciales telles que les raies, les poissons plats et les calmars.

Photo d’un outil CTP utilisé pour mesurer la conductivité, la température et la profondeur de l’eau

Photo d’un outil CTP utilisé pour mesurer la conductivité, la température et la profondeur de l’eau

Grâce aux progrès technologiques, l’échantillonnage hydrographique a beaucoup changé. Au début, on se limitait aux échantillons d’eau de surface et du fond et aux profils de température. Depuis 1990, on prélève des données sur la température, la salinité et l’oxygène à l’aide d’un outil de mesure de la conductivité, de la température, profondeur (CTP). Au cours des deux dernières décennies, des mesures de nutriments et de chlorophylle ont été ajoutées. Ces dernières années, le zooplancton et le phytoplancton verticaux ont été mesurés. Cette combinaison de données hydrographiques et de données de chalutage fournit des renseignements plus détaillés sur l’écosystème et est devenue la base d’une grande variété d’études sur les écosystèmes.

LES LEVÉS HYDROACOUSTIQUES

Les levés hydroacoustiques utilisent la technologie du sonar pour échantillonner en continu la colonne d’eau et compter les espèces marines et d’eau douce. Cela fournit des renseignements essentiels pour estimer l’abondance et la répartition d’une variété d’espèces. La Station biologique de St. Andrews utilise l’hydroacoustique pour évaluer le hareng en Nouvelle-Écosse et dans la baie de Fundy depuis 1998. L’industrie effectue désormais des levés hydroacoustiques des frayères de hareng pendant la saison de frai et communique ces renseignements aux biologistes pour qu’on en tienne compte dans l’évaluation des stocks.

Photo d’un système d’échosondeur scientifique utilisé pour effectuer des levés acoustiques extracôtiers

Photo d’un système d’échosondeur scientifique utilisé pour effectuer des levés acoustiques extracôtiers

 

Des méthodes hydroacoustiques ont également été mises au point pour mieux comprendre l’abondance des stocks de poisson de fond, tels que la goberge, l’aiglefin, la morue, le sébaste et l’aiguillat, à partir des levés des écosystèmes extracôtiers de la baie de Fundy et du plateau néo-écossais.

Parmi les autres levés hydroacoustiques menés à la station, citons l’étude des interactions entre le poisson-fourrage sauvage et la salmoniculture, la mise au point d’une méthode d’utilisation du sonar multifaisceaux pour estimer la taille de la population d’esturgeons à museau court du fleuve Saint-Jean (espèce classée comme préoccupante par le COSEPAC) et l’élaboration d’un indice de l’abondance du thon rouge dans le golfe du Saint-Laurent à partir de levés hydroacoustiques du hareng.

Photo d’un sonar multifaisceau capturant les mouvements du thon rouge dans un enclos marin

Photo d’un sonar multifaisceau capturant les mouvements du thon rouge dans un enclos marin

DID YOU KNOW?

Photo du triage de la prise
  • Le personnel scientifique du MPO travaille 24 heures sur 24 à l’échantillonnage des espèces de poissons et d’invertébrés capturées dans le chalut de fond. Ces espèces sont identifiées et comptées et le poids total de chaque espèce est enregistré.
  • Pour la plupart des poissons et invertébrés capturés, des mesures de longueur et de poids sont prises pour contrôler l’état ou la rondeur. Certaines espèces sont échantillonnées pour déterminer le sexe et la maturité.
Photo des otolithes (os d’oreille)
  • Les otolithes (os d’oreille) ou écailles sont prélevés sur de nombreuses espèces de poissons commerciaux pour les faire vieillir. Au cours du levé estival, les estomacs de certaines espèces de poissons sont prélevés et leur contenu est identifié afin de mieux comprendre le régime alimentaire et les habitudes alimentaires.

 

Photo de la biodiversité
  • Les spécimens qu’on ne peut identifier sont photographiés, congelés et conservés pour identification ultérieure.