Les sciences de l'environnement à l'appui de la Loi sur les océans

TLes eaux de la baie de Fundy et du golfe du Maine regorgent de diversité et de vie, des plus petits organismes vivants aux plus gros mammifères marins. Les chercheurs de la Station biologique de St. Andrews effectuent de nombreux projets coopératifs afin d’établir l’écologie et la classification des espèces marines de ces eaux et de leur habitat pour faire état de leur situation actuelle et pour élaborer des indices de changement historique. Ces projets de recherche appuient le mandat de conservation du MPO aux termes de la Loi sur les océans et les nouvelles approches écosystémiques de gestion des pêches.

La surveillance des divers environnements et organismes vivants dans nos zones marines locales nous aide à comprendre les liens importants entre les organismes et leur habitat. Parmi les initiatives de recherche, menées en collaboration avec le Centre Référence Atlantique, des universités locales et des scientifiques américains, on compte les suivantes : interactions entre les activités marines (p. ex. pêches, aquaculture, transport maritime) et l’habitat; classification des milieux benthiques et cartographie du fond marin et de la répartition des espèces; facteurs environnementaux (p. ex. salinité, température) liés à la biodiversité; méthodes améliorées d’identification des espèces et des habitats; évaluation des zones d’importance biologique et écologique; connaissances scientifiques pour la gestion de la zone de protection marine de l’estuaire de la Musquash. Le savoir-faire et les résultats découlant de ces recherches peuvent s’appliquer à des objectifs de recherche semblables poursuivis ailleurs au pays. 

Connaissances scientifiques pour la gestion de la zone de protection marine de l'estuaire de la Musquash

En mars 2007, l’estuaire de la Musquash a officiellement été déclaré zone de protection marine. Toutefois, les scientifiques de la Station étudient l’écologie, l’habitat et la biodiversité de l’estuaire depuis 1998. Au fil des ans, grâce à des collaborations avec des organisations non gouvernementales (ONG) et le milieu académique, les travaux scientifiques effectués dans ce secteur ont inclus des relevés biologiques et hydrographiques, la cartographie de la répartition des différents habitats et l’établissement des objectifs de conservation appropriés. Un important projet de collaboration avec l’Ocean Mapping Group de l’Université du Nouveau-Brunswick et avec le Service hydrographique du Canada a permis d’effectuer la cartographie du plancher océanique et d’établir les limites de la ZPM.

Les objectifs de conservation primordiaux pour l’estuaire de la Musquash sont fondés sur ceux définis à l’échelle nationale pour l’ensemble des zones marines : la conservation de la biodiversité, de la productivité et de l’habitat. Pour la Musquash, il s’agissait d’examiner les activités humaines actuellement permises dans la ZPM et d’élaborer des exigences de surveillance et un plan de gestion visant à éviter les incidences possibles des activités humaines sur cet écosystème fragile.

Identification des zones d'importance biologique et écologique

La conservation marine visait traditionnellement les espèces ou les populations individuelles. Depuis un certain temps, par contre, on considère également comme des objectifs de gestion des zones marines la conservation de l’habitat, des communautés d’espèces et des centres de biodiversité. Les travaux effectués par les scientifiques à la Station biologique facilitent la désignation des zones d’importance pour que les gestionnaires puissent planifier la conservation et la protection de ces zones. Ces travaux aident aussi à remplir les obligations nationales et internationales du Canada en ce qui concerne la conservation de la biodiversité.

L’identification des zones d’importance écologique et biologique (ZIEB) Identification des zones d’importance écologique et biologique constitue un outil de planification important pour les gestionnaires pour la gestion des activités actuelles et proposées dans ces zones.

Facteurs et processus liés à la biodiversité

La diversité d’une zone, quant au nombre et aux types d’espèces et d’habitat, dépend de plusieurs facteurs. Dans le cadre d’un projet coopératif avec des universités et des ONG, les scientifiques de la Station utilisent des données de surveillance à long terme, des relevés biologiques et des relevés du fond marin, ainsi que des statistiques pour étudier la relation entre les conditions océanographiques, le type d’habitat et la diversité des espèces dans le but d’élaborer une série d’indicateurs pour la zone côtière.

À titre d’exemple, on trouve une plus grande biodiversité dans la zone de Head Harbour, entre les îles Deer et Campobello, zone où les plages de salinité et de température sont les plus limitées et où la complexité des fonds marins est la plus grande. On a prévu de pousser les recherches sur la relation entre la dispersion des larves de poissons et d’invertébrés et la disponibilité de la nourriture dans cette zone.

À ce jour, les résultats ont permis d’améliorer notre connaissance de la biodiversité du fond marin et ont apporté une justification scientifique pour l’identification des zones de priorité pour la conservation. L’accent est actuellement mis sur le sud-ouest du Nouveau-Brunswick, mais on prévoit des collaborations incluant d’autres régions du golfe du Maine.